Amies du cinéma « tout public », passez votre chemin. Une fois n’est pas coutume, je m’en vais vous parler d’un film pour le moins dérangeant qui sortira le 30 juin prochain. « Un film d’horreur avec du sang partout? », « Un long métrage sur le parti socialiste? ». Hum… euh… non. C’est… un porno.
Son nom: Dirty Diaries. Produit par la suédoise Mia Engberg, ce film est en fait un ensemble de 12 courts métrages visant à « repenser la pornographie féminine ». Tous réalisés par des femmes, avec un téléphone portable, ces derniers sont destinés à montrer une image de la sexualité féminine qui ne soit plus uniquement créée par des hommes, pour plaire aux hommes.
Tout commence en 2004, lorsque Mia Engberg présente un court métrage au Festival du film de Stockholm, Come Together (ouais! Jouissons ensemble!), où l’on voit plusieurs visages de femmes en pleine extase. Scandale! Les hommes notamment trouvent cela terriblement impudiques, et les commentaires négatifs fusent de toutes parts. « Mon Dieu, elles sont moches. Elles auraient au moins pu se maquiller » se lamentent-ils.
Pour Mia Engberg, féministe invétérée, ces réactions sont révélatrices d’une industrie dominée par les hommes. « J’ai pensé que ceux qui avaient réagi négativement aux scènes de masturbation de Come Together avaient besoin de voir plus de films de ce genre » explique-t-elle.
D’où aujourd’hui Dirty Diaries…
Problème: si on a bien compris la démarche de Mia Engberg, on a du mal en revanche avec le fait que ce film ait été financé par l’Institut suédois du film… On dira ce que l’on veut, (« c’est de l’art ! ») au finish, ça ne reste qu’un film porno.
Alors, 35000 euros pour ça…
Pour savoir s’il les vaut bien, vous pouvez toujours aller voir le film, en salles le 30 juin, mais attention: évitez de manger un Magnum pendant la séance, vous risqueriez d’avoir du mal à l’avaler (sans jeu de mots!).