Qu’est-ce qui peut bien pousser un blogueur mode à tout laisser tomber du jour au lendemain? L’histoire de Thibault, c’est un peu celle que beaucoup de blogueurs aimeraient connaître. Éditeur de plusieurs blogs mode à succès, celui-ci vivait d’Internet jusqu’au jour où il a décidé de tout abandonner pour partir à Bali ouvrir une villa de luxe. Un coup de folie ? Loin de là…
Ancien directeur marketing de l’agence de voyage Ebookers, puis propriétaire de plusieurs blogs mode, Thibault Masson a eu plusieurs vies. Mais celle qu’il aime le plus se passe en ce moment à Bali, depuis qu’il s’y est installé pour ouvrir une villa de luxe à la location. Nommé Bulung Daya, ce véritable havre de paix bordé, d’un côté, par la mer et une plage sauvage de sable noir et, de l’autre, par des collines ondulant sous les rizières, est tout simplement magnifique.
Cette photo est mon Instant T chez Nikita
Imaginez le rêve: 2 maisons principales de 480m2 avec de grandes baies vitrées qui donnent sur une plage déserte, une pool house avec salle de gym et mini-cinéma, et en plus de tout ça, une piscine à débordement de 33 mètres surplombant la mer! Comment donc Thibault a-t-il réussi à créer ce paradis sur terre alors qu’il était blogueur ? Nous lui avons demandé de nous raconter son parcours!
Les Filles du Web: Thibault, peux-tu nous parler de ton statut de blogueur ? Comment as-tu commencé ?
Thibault Masson: En 2007, j’ai monté une entreprise nommée Fashion Fox, qui publiait des blogs de mode sur des niches bien définies. A chaque fois, je cherchais un sujet de mode sur lequel il y avait beaucoup de passionnées et aussi pas mal d’annonceurs. J’ai donc lancé « La Chaussure et Les Femmes » puis « La Lingerie, Le Slip et le Caleçon ». Le site sur les chaussures est vite devenu n°1 sur le sujet, tandis que la lingerie marchait bien aussi, avec très vite plus de 100000 fans sur Facebook. C’est un sujet porteur 😉
Un autre blog que j’ai créé et qui a eu beaucoup de succès a été « Ma Grande Taille », consacré à la mode grande taille. 40% des Françaises portent du 44 et plus et pourtant, il n’y aucun magazine de mode qui parle régulièrement de cette mode. Beaucoup de femmes doivent acheter en ligne ce qu’elles ne trouvent pas en boutique. Avec le succès, j’ai décliné ce site en Angleterre et aux USA, avec même un beau magazine sur iPad nommé Curvissime !
LFDW: Tu vivais de tes blogs ?
TM: Oui, c’était une véritable entreprise, même s’il était très compliqué d’apprendre à gérer une petite boîte tout en étant rédacteur. J’ai fini par embaucher jusqu’à 5 employés à temps plein et 10 pigistes en France, Royaume-Uni et USA.
Mon 1er bureau fut ma chambre d’ami, puis nous avons emménagé dans de vrais locaux dans le XVIe à Paris.
LFDW: Pourquoi avoir décidé d’abandonner tes blogs s’ils fonctionnaient bien?
TM: J’ai décidé en 2013 de vendre mes blogs pour plusieurs raisons:
– une certaine fatigue de devoir gérer autant de choses seul (j’étais le DRH, le Directeur Marketing, le Développeur Web)
– l’envie de simplifier ma vie
– un marché devenu plus concurrentiel, avec des changements constants dans les règles de Google qui pouvaient, du jour au lendemain, ruiner des efforts de rédaction de plusieurs années
– une erreur stratégique : me lancer aux USA sans y être physiquement, ce qui m’a au final coûté beaucoup d’argent
Aujourd’hui, la plupart de mes blogs de mode existent encore, mais je les ai vendus à d’autres personnes.
LFDW: Tu habites Bali maintenant?
TM: Oui, j’habite à Bali environ 4 mois dans l’année mais le reste du temps, je vis en fait à Saint Barthélémy, aux Antilles, une île que je connais depuis 20 ans. J’apprends même à parler l’indonésien!
LFDW: Et pourquoi Bali et pas Tahïti, l’Île Maurice ou Pontault-Combault?
TM: Autant j’avais en tête de vivre à Saint Barth’ depuis longtemps, autant Bali ne m’attirait pas du tout!
J’y étais allé une fois et j’avais trouvé le coin touristique de Kuta – Seminyak hyper construit, pollué, impossible à vivre avec ses grands embouteillages, et les plages pas terribles par rapport aux Antilles… Mais à ma deuxième visite, je suis resté chez un ami qui avait construit une villa loin de tout, sur une belle plage de sable noir. Je suis allé marcher sur la plage et j’ai trouvé un joli bout de terrain en pente douce, entouré de rizières vertes. Wouah! J’ai craqué pour la vue et j’y ai construire Bulung Daya, ma villa.
LFDW: Sur ton site, il est indiqué que tu as 2 villas à la location. La première a été ouverte quand ?
TM: Comme le projet a mis 3 ans à se réaliser, il était plus cohérent d’acheter une petite maison en ville pour y vivre, tant que la villa de plage n’était pas prête. J’ai donc depuis 2 ans une petite villa nommée Adagian, qui a beaucoup de succès auprès des familles.
Mais j’ai aussi 1 maison de location à Saint Barthélémy. Le secret est de passer d’une île à l’autre: dès qu’arrive la haute saison touristique, je pars pour laisser la place à mes locataires. Je vis des revenus des locations !
LFDW: Quels sont tes projets désormais? Ouvrir de nouvelles villas?
TM: Oui, j’ai une nouvelle villa qui se termine, à Saint-Barth: une micro-villa d’1 chambre, 1 suite romantique pour amoureux, juste à flanc de falaise. Avec une vue incroyable sur la mer et des meubles de Bali bien sûr ! On devrait bientôt y faire un shooting de mode d’ailleurs !
Sinon, à part ça, je continue de bloguer, sur SaintBarth.com et sur RealBali.com où je donne des conseils de voyage.
Pour celles et ceux que ça intéresse, sachez que la villa Bulung Daya est proposée à la location touristique à partir de 550 $ la nuit (avec petit déjeuner, aller/retour aéroport, location de voiture avec chauffeur, personnel complet). Un super endroit pour partir en couples, à 4!